Les mouvements fondamentaux : quand le corps raconte notre histoire

Dès la naissance, notre corps s’exprime à travers des mouvements instinctifs. Ces gestes, qui nous permettent de découvrir le monde et de nous adapter à notre environnement, façonnent aussi la manière dont nous entrons en relation avec nous-mêmes et avec les autres.

Selon Ruella Franck, Gestalt-thérapeute, six mouvements fondamentaux se développent au cours de la première année de vie. Chacun d’eux traduit un besoin profond et influence nos schémas relationnels. Certains nous sont naturels, d’autres plus difficiles à mobiliser, révélant ainsi des tensions intérieures et des croyances ancrées.

1. Céder : l’art du lâcher-prise et de la confiance

Le premier mouvement qu’expérimente le bébé est celui de céder. Il relâche complètement son corps, s’abandonne dans les bras d’un parent, dépose son poids en toute confiance. Ce mouvement est essentiel pour développer un sentiment de sécurité intérieure.

À l’âge adulte, ce mouvement correspond à la capacité à faire confiance, à s’appuyer sur les autres et à se laisser porter par la vie. Avez-vous du mal à vous détendre, à demander de l’aide, à vous reposer sans culpabilité ? Votre corps vous envoie peut-être un message sur votre difficulté à "céder".

2. Pousser : affirmer son espace et poser ses limites

Lorsque le bébé commence à sentir la résistance du sol sous son corps, il découvre le mouvement de pousser. C’est ce qui lui permet de se redresser, de se propulser vers l’avant.

Chez l’adulte, "pousser" représente la capacité à poser ses limites, à dire non, à affirmer son individualité. Si vous avez tendance à vous laisser envahir, si vous avez du mal à vous affirmer, votre rapport à ce mouvement mérite peut-être d’être exploré.

3. Atteindre : aller vers ce qui nous attire

Avant même de pouvoir marcher, le bébé tend les bras, cherche à atteindre ce qui lui donne envie. Il explore le monde en avançant vers ce qui l’attire.

Ce mouvement se traduit dans notre vie par notre capacité à aller de l’avant, à exprimer nos désirs, à oser nous projeter. Si vous avez du mal à formuler vos envies ou à prendre des initiatives, ce mouvement peut être un levier intéressant à explorer.

4. Agripper : s’approprier ce dont on a besoin

Le bébé ne se contente pas d’atteindre, il agrippe, il saisit fermement ce qui l’intéresse. Ce geste est vital : c’est ainsi qu’il assure sa survie, qu’il attrape la main tendue, le sein nourricier, un objet qui l’attire.

En grandissant, cette action devient notre capacité à prendre notre place, à nous approprier ce qui est bon pour nous. Avez-vous tendance à hésiter avant de saisir une opportunité ? A refuser ce que la vie vous offre par peur de déranger ? Observer votre rapport à ce mouvement peut être éclairant.

5. Tirer vers soi : intégrer ce que l’on reçoit

Après avoir saisi un objet, le bébé le tire vers lui, l’amène à sa bouche, l’explore. Ce geste est essentiel pour s’approprier le monde qui l’entoure et le rendre "digestible".

Chez l’adulte, ce mouvement correspond à la capacité à accueillir pleinement ce que l’on reçoit : compliments, amour, succès… Certaines personnes sont très douées pour attirer l’attention, mais ont du mal à vraiment la laisser entrer. Se reconnaître digne de recevoir est un apprentissage.

6. Relâcher : accepter de laisser partir

Enfin, une étape fondamentale : relâcher. L’enfant apprend à redonner, à lâcher un objet sans savoir s’il le retrouvera. C’est l’apprentissage du détachement.

Chez l’adulte, ce mouvement est lié à la capacité à tourner la page, à accepter la fin d’une relation, d’un projet, d’une période de vie. Lâcher prise, c’est savoir faire confiance à ce qui vient après. Est-ce un mouvement facile pour vous ? Ou au contraire, avez-vous du mal à laisser partir ce qui ne vous nourrit plus ?

Comment intégrer ces mouvements dans votre quotidien ?

Prenez un instant pour observer votre posture, vos gestes dans la vie de tous les jours. Expérimentez consciemment ces six mouvements : pouvez-vous vous abandonner dans votre fauteuil ? Ressentez-vous une résistance quand vous poussez contre un mur ? Avez-vous du mal à agripper quelque chose fermement ?

Votre corps a une mémoire. En réapprenant certains de ces mouvements, vous pouvez transformer vos schémas relationnels et émotionnels en profondeur.

Prendre conscience de son type d’attachement : une clé pour des relations épanouies

Nos relations sont profondément influencées par la manière dont nous avons construit nos premiers liens affectifs. La théorie de l’attachement, développée par John Bowlby, nous éclaire sur ces schémas inconscients qui guident nos interactions.

Certains d’entre nous se sentent naturellement en sécurité dans leurs relations, tandis que d’autres oscillent entre peur de l’abandon, besoin d’indépendance ou ambivalence émotionnelle. Chaque type d’attachement façonne notre manière d’aimer, de communiquer et de gérer les conflits.

Les 4 types d’attachement et leurs influences

1. L’attachement sécure : une base solide

Les personnes ayant un attachement sécure ont bénéficié, dans leur enfance, d’un environnement affectif stable et rassurant. Elles se sentent à l’aise dans l’intimité tout en étant autonomes.

Et vous ? Vous sentez-vous confiant(e) dans vos relations, capable d’exprimer vos besoins et d’accueillir ceux des autres sans crainte ?

Pratique à explorer : Si vous souhaitez cultiver un attachement plus sécure, entourez-vous de relations bienveillantes et entraînez-vous à exprimer vos émotions sans peur du rejet.

2. L’attachement évitant : l’indépendance avant tout

Les personnes évitantes ont appris très tôt à ne pas trop compter sur les autres. Elles minimisent leurs émotions et préfèrent garder une certaine distance dans leurs relations.

Et vous ? Avez-vous du mal à vous livrer, à exprimer vos besoins ou à accepter l’aide des autres ?

Pratique à explorer : Expérimentez la vulnérabilité en partageant progressivement vos émotions avec une personne de confiance. Observez ce que cela change en vous.

3. L’attachement anxieux : la peur du rejet

Ce type d’attachement se développe lorsque l’enfant a grandi avec des réponses affectives imprévisibles. Il en résulte un fort besoin de réassurance et une peur de l’abandon.

Et vous ? Êtes-vous souvent en attente de validation ? Ressentez-vous de l’angoisse lorsque l’autre prend de la distance ?

Pratique à explorer : Travaillez sur votre sécurité intérieure en cultivant des moments de solitude apaisants et en pratiquant l’auto-réassurance.

4. L’attachement désorganisé : entre peur et désir de proximité

Résultant souvent d’expériences traumatiques ou de figures parentales instables, cet attachement crée une alternance entre désir d’intimité et peur du rejet.

Et vous ? Avez-vous des relations marquées par des allers-retours émotionnels, entre attirance et évitement ?

Pratique à explorer : Ancrez-vous dans le moment présent par des pratiques corporelles (respiration, yoga) et entourez-vous de personnes fiables et sécurisantes.

Comment utiliser cette connaissance pour évoluer ?

  1. Observez-vous : Prenez conscience de vos réactions et de vos comportements dans vos relations.

  2. Expérimentez le changement : Testez de nouvelles manières d’interagir en introduisant petit à petit plus de sécurité et d’ouverture.

  3. Intégrez des pratiques corporelles et émotionnelles : Nos schémas d’attachement sont ancrés dans notre corps. Le mouvement, la respiration et la méditation peuvent aider à les transformer.

  4. Entourez-vous de relations sécurisantes : Nous évoluons aussi à travers les autres. Choisissez des personnes qui vous offrent un espace d’écoute et de respect.

Conclusion

Votre attachement n’est pas une fatalité. En prenant conscience de vos schémas et en expérimentant de nouvelles façons d’être en relation, vous pouvez progressivement tendre vers un attachement plus sécure.

Quelle petite action pourriez-vous mettre en place dès aujourd’hui pour avancer vers des relations plus apaisées ?

Poser des limites saines :

un acte d’amour envers soi-même

Dire "non" peut sembler difficile, voire culpabilisant. La peur de décevoir, d’être rejeté ou de passer pour une personne égoïste nous pousse parfois à accepter plus que ce que nous pouvons réellement donner. Pourtant, apprendre à poser des limites est un véritable acte d’amour envers soi-même, une manière de se respecter et de cultiver des relations plus équilibrées.

Pourquoi est-il si difficile de poser des limites ?

Plusieurs raisons nous empêchent d’exprimer nos limites :

  • La peur de blesser ou de décevoir les autres.

  • L’envie d’être apprécié et accepté.

  • L’habitude d’ignorer ses propres besoins pour faire plaisir.

  • Une éducation où dire "non" était mal perçu ou puni.

  • Un manque de confiance en soi et en la légitimité de nos ressentis.

Cependant, ne pas poser de limites a des conséquences profondes : frustration, fatigue émotionnelle, surcharge mentale et parfois même ressentiment envers les autres.

Apprendre à reconnaître ses propres limites

Avant de pouvoir poser des limites aux autres, il est essentiel de prendre conscience de ses propres besoins. Voici quelques questions pour vous aider :

  • Quelles sont les situations où je me sens dépassé(e) ou inconfortable ?

  • Dans quels moments ai-je l’impression de donner plus que ce que je reçois ?

  • Y a-t-il des relations dans lesquelles je me sens utilisé(e) ou non respecté(e) ?

  • Quelles sont les activités qui me drainent et celles qui me ressourcent ?

Exercice concret : Pendant une semaine, prenez un carnet et notez chaque situation où vous ressentez une frustration ou un malaise. Ces moments sont souvent des signaux indiquant qu’une limite a été franchie.

Comment poser des limites sans culpabiliser ?

Poser des limites ne signifie pas être dur(e) ou insensible. Cela peut se faire avec bienveillance et clarté. Voici quelques clés :

  • Exprimez-vous avec clarté et assurance : Utilisez des phrases simples et affirmatives. Exemples :

    • "Je ne peux pas t’aider ce soir, j’ai besoin de me reposer."

    • "Je comprends ton besoin, mais je ne suis pas disponible en ce moment."

  • Pratiquez l’auto-validation : Vous n’avez pas besoin de justifier chacune de vos décisions. Un "non" respectueux est suffisant.

  • Soyez à l’écoute de votre ressenti : Si une demande vous met mal à l’aise, c’est probablement qu’elle dépasse vos limites. Prenez un moment avant de répondre au lieu d’accepter par automatisme.

  • Acceptez que tout le monde ne réagira pas positivement : Certaines personnes tenteront de vous culpabiliser ou d’insister. Tenez bon et rappelez-vous que poser des limites est un signe de respect envers vous-même.

Les bénéfices d’un "non" assumé

En apprenant à poser des limites :

  • Vous préservez votre énergie et votre bien-être mental.

  • Vous développez des relations plus équilibrées et sincères.

  • Vous cultivez le respect envers vous-même et invitez les autres à faire de même.

  • Vous renforcez votre confiance en vous et votre capacité à vous affirmer.

Pratique à tester dès aujourd’hui : Choisissez une situation où vous avez du mal à dire "non". La prochaine fois, essayez de poser votre limite avec calme et fermeté. Observez comment vous vous sentez après coup.

Poser des limites est un apprentissage, mais chaque petit pas vous rapproche d’un quotidien plus aligné avec vos besoins et vos valeurs. Se respecter, c’est aussi s’aimer. 💙

Les 5 blessures de l’âme : Les comprendre pour mieux les guérir

Les blessures de l’âme, identifiées par Lise Bourbeau, sont des expériences émotionnelles profondes vécues dans l’enfance. Elles façonnent nos comportements et influencent nos relations. Comprendre ces blessures permet de mieux se connaître et d’entamer un travail de guérison pour vivre de façon plus libre et apaisée.

Comment savoir si une blessure est active en vous ?
Observez vos réactions dans les moments de stress ou de conflit. Avez-vous tendance à fuir, à chercher l’attention des autres, à vous suradapter, à tout contrôler ou à vouloir prouver votre valeur ? Ces mécanismes sont souvent liés à une blessure inconsciente.

Voyons ensemble ces 5 blessures et comment commencer à les apaiser.

1. La blessure de rejet : "Je ne me sens pas à ma place"

Cette blessure apparaît lorsque l’enfant se sent rejeté, non désiré ou de trop. À l’âge adulte, cela peut se traduire par une peur intense de déranger, un besoin d’être invisible ou un repli sur soi.

Comment savoir si cette blessure vous concerne ?

  • Vous avez tendance à éviter les conflits et à vous effacer dans les groupes.

  • Vous vous sentez souvent incompris(e) et avez peur du regard des autres.

  • Vous cherchez à être parfait(e) pour être accepté(e).

Comment la guérir ?

  • Apprenez à vous affirmer en douceur : osez exprimer vos envies, même pour des petites choses.

  • Renforcez votre estime de vous en tenant un carnet de gratitude où vous notez vos qualités et réussites du quotidien.

  • Pratiquez la visualisation : imaginez un enfant intérieur qui se sent pleinement accepté et aimé.

2. La blessure d’abandon : "Je me sens seul(e)"

Cette blessure se forme lorsqu’un enfant a ressenti un manque de présence émotionnelle de la part d’un parent. Adulte, cela se traduit par une peur de la solitude, une dépendance affective ou des relations fusionnelles.

Comment savoir si cette blessure vous concerne ?

  • Vous avez du mal à être seul(e) et cherchez constamment du réconfort.

  • Vous vous sentez souvent vide ou triste sans raison apparente.

  • Vous avez peur que l’autre vous quitte ou vous oublie.

Comment la guérir ?

  • Travaillez l’autonomie émotionnelle : planifiez des moments agréables seul(e) (balade, activité, soin…).

  • Apprenez à vous donner l’amour que vous attendez des autres en vous parlant avec bienveillance.

  • Expérimentez la méditation ou le journaling pour vous recentrer sur vous-même.

3. La blessure d’humiliation : "J’ai honte de moi"

Cette blessure naît lorsqu’un enfant s’est senti rabaissé, critiqué ou humilié. Elle peut conduire à une tendance à s’effacer, à se sacrifier pour les autres et à manquer d’estime de soi.

Comment savoir si cette blessure vous concerne ?

  • Vous avez peur du regard des autres et de leur jugement.

  • Vous vous excusez souvent, même quand ce n’est pas nécessaire.

  • Vous ressentez un sentiment de culpabilité ou d’indignité sans raison apparente.

Comment la guérir ?

  • Identifiez les croyances limitantes qui nourrissent cette blessure : remplacez "je ne mérite pas" par "j’ai de la valeur".

  • Apprenez à poser vos limites et à dire non sans culpabilité.

  • Travaillez sur votre rapport au corps en pratiquant des activités qui favorisent la connexion à soi (danse, yoga, massage…).

4. La blessure de trahison : "Je dois tout contrôler"

Cette blessure apparaît lorsqu’un enfant s’est senti trahi, manipulé ou n’a pas pu faire confiance à un proche. À l’âge adulte, elle se manifeste par un besoin de contrôle et une difficulté à déléguer ou à lâcher prise.

Comment savoir si cette blessure vous concerne ?

  • Vous avez du mal à faire confiance aux autres.

  • Vous aimez tout planifier et détestez l’imprévu.

  • Vous êtes souvent dans l’hypervigilance ou le perfectionnisme.

Comment la guérir ?

  • Exercez-vous à déléguer progressivement des petites tâches sans tout vérifier.

  • Travaillez sur votre rapport à la confiance en observant les moments où les autres ont été fiables pour vous.

  • Pratiquez des exercices de relaxation pour apaiser votre besoin de contrôle (respiration, sophrologie…).

5. La blessure d’injustice : "Je dois être parfait(e)"

Elle naît d’une enfance où l’enfant s’est senti traité de manière injuste ou comparé aux autres. Cela peut entraîner un besoin de prouver sa valeur, une rigidité émotionnelle et un perfectionnisme excessif.

Comment savoir si cette blessure vous concerne ?

  • Vous avez du mal à montrer vos émotions et à demander de l’aide.

  • Vous êtes exigeant(e) avec vous-même et les autres.

  • Vous ressentez un fort besoin de reconnaissance pour vos efforts.

Comment la guérir ?

  • Autorisez-vous à être imparfait(e) : testez des activités sans objectif de performance (peinture, écriture libre…).

  • Exercez-vous à exprimer vos émotions sans les minimiser.

  • Pratiquez l’auto-compassion : traitez-vous avec la douceur que vous offririez à un ami proche.

Se libérer de ses blessures : un chemin d’amour envers soi 💛

Ces blessures ne sont pas une fatalité ! Elles sont des pistes précieuses pour mieux vous comprendre et avancer vers une version plus apaisée de vous-même.

Prenez le temps d’observer avec bienveillance vos réactions et d’expérimenter ces petits exercices au quotidien. Et si vous ressentez le besoin d’être aidé(e) dans ce processus de transformation, je suis là pour vous accompagner.

-> Envie d’aller plus loin ? Réservez un appel découverte pour en discuter.